Education nationale .. Des réformes pour un accompagnement à la scolarité
Notre école est difficile à réformer. Chacun en convient. C'est un équipage difficile à manoeuvrer. C'est un système
ultra centralisé, un outil dont on se demande parfois, s'il est au service de l'éducation ou de lui même. Rocard disait déjà que "c'est après l'armée rouge le corps d'état le plus important au
monde".
Souvent les réformes ont été simplement quantitatives. Elles sont importantes si on songe aux revalorisations indispensables des
métiers, aux dédoublements réalisés en CP, aux efforts de scolarisation des 2 ans, à la scolarité obligatoire à 3 ans...etc.
Tout cela au total est indispensable mais tellement insuffisant au regard des enjeux actuels. Les résultats ne sont pas
là.
Le palmarès PISA "Programme international pour le suivi des acquis des élèves" n'est pas favorable à la France. Cette enquête,
réalisée tous les trois ans et organisée par l'OCDE, évalue le niveau des élèves de 15 ans, des pays participant au test. Cette année, la France est classée 23e sur 79 pays évalués. Les
pays nordiques ou asiatiques se situent en tête.
Notre système scolaire produit trop d'inégalités, trop d'illettrisme ( 8%) et trop de décrochages scolaires ( 100000
élèves par an) avec en parallèle trop de pessimismes et "d'illusions perdues" dans le corps enseignant. En outre, les défis actuels ne se résument pas aux acquis.
La violences s'est installée dans nos écoles c'est un fait. La carte scolaire reproduit fidèlement une société "archipellisée" et les apprentissages à la socialisation sont très faibles à
l'école. Il faudrait très jeune non pas uniquement un enseignement civique mais aussi une vraie démarche de participation citoyenne. On ne débat pas suffisamment, on ne vote pas
suffisamment dans les collèges et les lycées.
On ne peut s'étonner ensuite de la désertion par les jeunes des structures qui organisent la vie sociale ou de leur abstention aux divers
scrutins. On ne peut s'étonner que notre système scolaire ne parvienne pas pour de trop nombreux jeunes à réussir leur intégration.
Les pays nordiques ont à nous dire sur ces sujets. Jusqu’à 6 ans la scolarité est consacrée au jeu et à la socialisation. En France on
dirait que c'est du temps perdu pour savoir écrire et compter. C'est le contraire, c'est du temps gagné en confiance, en autonomie et au final en résultats scolaires.
Il convient d'ajouter une nécessaire implication des parents même si c'est parfois compliqué. Beaucoup trop d'enfants très
jeunes, vivant mal l'école de la République ne se retrouvent que dans l'école de la rue. Les parents sont en grand désarroiqu'il faut impérativement dépasser par des actions éducatives
appropriées. L'accompagnement à la scolarité devrait être une priorité absolue dans un contexte qui a brouillé nombre de repères.
Jean
Claude Hiquet 27 août 2021.