Jean Claude Hiquet | D'ici à demain
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La gauche . Archives 2020-21

2020. L'archipel de la gauche. Comment retrouver la gauche perdue?

 

En cet été 2020, on est à moins de 2 ans de la présidentielle. La gauche qui aurait dû changer de logiciel après le bigbang de 2017, a poursuivi  dans les mêmes travers. Ils se sont même aggravés au fil des consultations. Aucun ensemble cohérent avec des propositions percutantes, n'est venu troubler une dégradation qui fait ressembler le paysage politique à gauche à celui de 1958. Il n'y avait plus que boutiques et boutiquiers. On a pu dire pour l'époque "qu'en dehors du PC et des gaullistes il n'y avait rien". Et aujourd'hui en dehors de M Le Pen et de Macron qu'y a-t-il?. Le titre de l'excellent ouvrage de Jérôme Fourqet "L'archipel français" pourrait être repris pour caractériser la gauche.

L'archipel de la gauche pourrait-on dire pour ajouter aussitôt, que faire, comment faire pour retrouver la gauche perdue?

 

L'archipel de la gauche. La gauche n'est plus qu'un ensemble indéfinissable de chapelles, sans liens entr'elles, chacune jalouse de son identité.

Les grandes forces traditionnelles sont divisées, épuisées. Le PC n'en finit plus de son déclin depuis les années 1980. Le PS, ombre de lui même, suit le même chemin en accéléré et en est réduit au soutien d'une candidature écologiste en 2022. Les nouveaux partis ne font qu'illusion. La France insoumise  a perdu toute crédibilité et sa radicalité empêche tout rassemblement. Les écologistes, s'ils ont réussi en milieu urbain aux municipales, sont en échec ailleurs et tellement divisés eux mêmes

Ce n'est pas mieux pour le mouvement syndical. Il n'y a aucun axe revendicatif partagé. Tout cela s'est amplifié depuis 2017. On ne voit plus de revendications portées par un mouvement unitaire. Pire, on est pas loin de traiter les concurrents de traitres, et on est allé jusqu'à voir des locaux syndicaux attaqués, signe d'un climat général délétère. 
La crise sanitaire le révèle encore davantage..

 

Quels sont les grands points de désaccords sur le fond à gauche?. Ils sont nombreux.
Il existe une tradition de divergences profondes qui viennent de loin et qu'il est impératif de résoudre, et vite, si l'on espère une gauche crédible. Je vois 5 thématique qui font problème aujourd'hui

- Décroissance et productivisme. L'écologie dont l'importance est maintenant partagée, reste pour des questions de tempo, de méthodes, un motif de clivage profond. Punitive pour les uns, très progressive pour les autres; décroissance indispensable pour les uns productivisme aménagé pour les autres. L'enjeu est de réconcilier les classes populaires avec l'écologie.

- L' Europe. Les clivages sur l'Europe ont atteint leur paroxysme au moment du référendum de 2005. A cette occasion on avait même vu les militants socialistes opter pour le oui et une fronde signée Fabius ne pas respecter la démocratie militante et prôner le "non". La crise actuelle rend évidente l'idée d'une Europe puissance, comme les idées de souveraineté nationale perdue. Un compromis sera  difficile
- Le communautarisme, la laïcité. Les désaccords sont profonds. (Voir Article la gauche ne sait plus où elle habite). Ils ont été exprimés par H Peña-Ruiz affirmant au congrès de la France insoumise un "droit d’être islamophobe". On observe parfois un "clientélisme anti Républicain" problématique dans certaines zones. En revenir à l'essentiel: c'est la loi qui fait nation, qui fait le vivre ensemble, et non la foi.

- La sécurité. Le tournant opéré par Ségolène Royal en 2007 se réappropriant la thématique de la sécurité avec son orientation sur "l'ordre juste “n’a pas été partagé et ne l'est pas encore aujourd'hui. La droite fait de la sécurité son fond de commerce et relance outrancièrement cette thématique. Où sont les réponses à gauche?.
- La décentralisation véritable. La gauche reste embourbée dans une posture jacobine qui lui vient de loin. Elle a organisé, élargit le mille feuille territorial en faisant des Communautés de communes un nouvel échelon. Une vraie décentralisation couplée à une véritable démocratie locale devrait donner corps aux bassins d'emploi, aux bassins de vie.

 

Sur toutes ces thématiques il y a bien des "gauches irréconciliables”. Et aujourd'hui le seul recours possible au centre droit demeure l'extrême droite. La responsabilité des gauches est immense et le temps presse.

La mutation de la gauche de gouvernement, en opposition constructive ne s'est pas faite, car après 3 ans de Macronisme on en est toujours à trouver les meilleurs bons mots pour montrer que l'on est le meilleur opposant. Il faut faire Radical, plus radical que son voisin de gauche. Le PS n'échappe pas à cet engrenage  de la perte de crédibilité. Je partage l'éditorial de Caroline Fourest qui indique: " La seule gauche en position de détrôner le centre sera celle qui dira non, clairement, aux dérives extrémistes."

En outre une large partie de la gauche n'a pas compris que même un rassemblement d'appareils, un cartel c'est vraiment une soupe indigeste qui garantit la défaite.

Une présidentielle c'est une personnalité et un projet, concomitamment. Point de salut pour l'espérance si ceci n'est pas réalisé. C'est la seule façon de retrouver la gauche perdue.

Quand on observe le paysage, on est loin d'être rassuré. A cet égard la rentrée 2020 devra apporter une réponse, sinon la configuration de 2017 se répétera.
                                                                                                        Jean Claude Hiquet 11-08-2020

Une gauche nostalgique,  impuissante, paralysée, ... avec l'espoir des régionales

 

En ce 10 mai 2021, tout est dédié à cet anniversaire: la gauche unie au pouvoir.

Et oui cet espoir du 10 Mai 1981 fut immense. Mitterrand savait mieux que personne galvaniser les foules dans les meetings. "Changer la vie" était le slogan des socialistes.

On y a cru vraiment. C'était une réaction spontanée, de joie immense, après 23 ans d'opposition. Les premières mesures prévues sur la retraite à 60ans, les congés, l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l'homosexualité, les radios libres, etc. ... enthousiasmaient. 
Un possible s'ouvrait, et même Rocard (qui prévient malgré tout) se laissait emporter par cet espoir place de la Bastille au soir du 10 mai. (Voir doc plus bas)

Les affirmations de Mitterrand qui, dès 1978, affirmait que pour être socialiste il fallait souhaiter en finir avec le capitalisme, nous faisaient doucement sourire. Tout cela était oublié au matin du 11 mai et on ressentait ce qu'a chanté Barbara "Regarde / Quelque chose a changé / L'air semble plus léger /C'est indéfinissable."

Tout cela est célébré aujourd'hui par une gauche nostalgique

Cette nostalgie, l'évocation de ce 10 mai 1981 fait d'autant plus ressortir l'impuissance et la paralysie de la gauche d'aujourd'hui. Plus rien ne fonctionne pourquoi? Aucune proposition n'imprime dans les esprits. C'est comme si le PS était hors sol, fossilisé au plan national.

Quand Hollande a commencé son quinquennat tous les lieux de pouvoir étaient détenus pas la gauche et tout a été bradé. C'est une situation difficile à dépasser, un choc dont on se remet difficilement. D'autant que les acteurs quels qu'ils soient étaient de piètres personnalités à l'envergure limitée. Quand on dépose une motion de censure contre son propre camp on donne le signal aux citoyens que tout est possible dans l'autodestruction de sa propre sensibilité. On en est là aujourd'hui avec un total des voix de gauche au plus bas dans l'histoire. On a assisté ces dernières années à un suicide collectif sans précédent depuis 1958.

 

A un an des présidentielles il se prépare une confrontation entre extrême droite et centre droit. On avait eu déjà droite contre centre en 1969 (Pompidou et Poher au second tout en 69). La campagne à venir s'annonce exécrable sur les thèmes de l'insécurité, de l'islamisme  et des règlements de comptes à propos de la pandémie. 
Que font les diverses personnalités de la gauche? Comme si de rien n'était. Il y a des tables rondes, des photos comme celle de Mélenchon au 1er mai présentant son rassemblement à lui. Sa candidature à tout prix est une assurance tout risque pour Macron. Et dans le paysage, il se prépare des candidatures de témoignages , pour recruter et non pour gagner. c'est le cas pour le PC , pour EELV ou pour les autres candidatures potentielles. C'est une paralysie de la gauche qui se présenterait comme le chêne le plus beau, le plus ancien dans le paysage, mais qui n'a pas été capable de produire une descendance.

 

Pour les prochaines régionales, et leur maintien ou pas, la gauche nationale n'a même pas été capable d'innovation. Il faut évidemment dans notre contexte difficile faire vivre la démocratie mais un minimum de bon sens et de courage auraient dû conduire à proposer le vote par correspondance comme le souhaitait Bayrou. Mais l'esprit politicien l'a encore emporté.

On en est là pour le prochain scrutin. Sauf que, localement tout n'est pas perdu. Du travail a été fait dans les régions. Les rassemblements traditionnels ont souvent été réalisés. Les projets sont pertinents et les liens avec les élus locaux fonctionnent souvent. L'extrême droite est implantée et obtient de bon sondages, plus de 24% en Nouvelle Aquitaine, c'est énorme. Ses représentants doivent être considérés comme les adversaires principaux. C'est à cette condition que pourra être identifiée une  gauche en accord avec elle-même.

                                                                         Jean Claude Hiquet 10 mai 2021

Rocard à la Bastille le 10 mai 81
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Laïcité, lutte contre les discriminations: La gauche ne sait plus où elle habite. 

 

Le 10 Novembre avait lieu cette manifestation qui avait pour objet la lutte contre l'Islamophobie. Il y avait ce mot d'ordre unique d'inspiration religieuse. Cette gauche, qui va de Médiapart au porte parole du PC,  a appelé à y participer. C'est une gauche, en théorie laïque, mobilisée avec un tel mot d'ordre? Bizarre.  Lire ci dessous

Laïcité, lutte contre les discriminations: La gauche ne sait plus où elle habite
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Ces mots de Voltaire sont éclairants. Il livre une définition du fanatisme
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Européennes 2019: Réplique du Big Bang de 2017. Gauche hors jeu. PS à terre...Reconstruction....

Le duo de tête des européennes était attendu. Pas uniquement parce que Mélenchon avait depuis janvier appelé à battre Macron, ou parce que ce dernier a relevé le défi, en l'installant avec le FN. Il y a bien dans la société, depuis longtemps le clivage repli/ouverture qui se superpose sans s'y confondre, au traditionnel Droite/Gauche. C'était notamment apparu lors du référendum sur le traité en 2005.

A ce moment là tous les ingrédients de la division à gauche étaient déjà présents. La déroute des présidentielles a encore accentué cet émiettement en boutiques, pour donner aux européennes un bilan calamiteux.
Le PS est à terre et ne le reconnait pas
. On s'auto réconforte et vogue la galère. Prendre ses désirs pour la réalité. De Dray à Faure on y est allé dans la rengaine "La gauche est majoritaire dans le pays en additionnant les voix" comme si c'était pertinent ou possible en l'état. Non bien sûr.

On a aussi  entendu des propos calamiteux, comme un "ouf" de soulagement. "On a faitmieux que les 5%permettant d'avoir des élus". C'est dire la hauteur du niveau d'ambition espéré. Ou dans une autre version "On a fait mieux que les sondages le disaient".

Et même nos chers landais toujours plus à "gauche" que tout le monde y sont allé de leurs propos déplacés, un brin chauvins de surcroit. "On a mieux fait que dans les autres départements". La belle affaire. C'est une véritable déroute subie dans les Landes. Le PS n'y obtient que moins de 2 fois moins de voix que LREM ou que le FN. Chercher de l'optimisme dans ces résultats relève au mieux de la vieille "langue de bois" déplacée.

Le PS et la gauche sont donc à terre. Et qu'entend-on? Rassemblement. Et voila le cycle infernal des demandes-refus de négociations d'appareil, reparti. De toute façon dire "Rassemblement" comme une incantation ne sert à rien. D'autant que Jadot se prend pour le nouveau "phare" de la gauche et cultive aussi à la "Macron" le refrain connu du "Droite et gauche". Le rassemblement ne peut plus être une affaire d'appareils.

Il doit procéder des citoyens eux mêmes. Encore faudrait-il leur proposer une fédération de la gauche à adhésion directe avec une double appartenance possible. C'est à une véritable reconstruction qu'il faut procéder, sinon la galaxie Macron est installée pour longtemps.

                                                                                                        Jean Claude Hiquet 9 juin 2019

Saint Jean de Marsacq

BAYONNE

Musée Basque Histoire de Bayonne

DIDAM

Mairies du Seignanx et Bassin de vie

RECLAMES

Ces mots de Voltaire sont éclairants. Il livre une définition du fanatisme
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