Après le Big-Bang de 2017..... Un univers politique explosé et des affrontements devenus la norme. "Où allons
nous?"
Jérôme Fourquet en 2019 a publié un livre qui a
fait date. "L’archipel français" décrit une France éclatée, un pays à plusieurs vitesses. Et ceci a commencé des les années 1990 pour se poursuivre avec
une montée qui semble inexorable du front national.
Tout est exacerbé. Et ce démembrement social s'opère à grande vitesse.
Il touche tous les domaines de la vie en société. On pourrait parler des féminicides, des cours de récréation plus que jamais jungles,
propices aux harcèlements immondes;
Tout explose entre les riches et les pauvres.
On a 2 mondes qui ne se côtoient même pas. Certes, ils se savent exister mais entre le grand déclassement et les "premiers de cordées"
il y a un abîme tel que le slogan "Fraternité" devient vide de sens. Il est au mieux remplacé par la Charité.
Les restaus du coeur sont en ce début d'automne dans l'impossibilité d'assurer leur mission.
14% des ménages sont en situation de privation matérielle et sociale. Ce chiffre reste stable. 30 % de la population estime qu’elle ne
pourrait faire face à une dépense imprévue de 1 000 euros, ce qui en dit long sur l’épargne des catégories populaires.
10 % de la population dit se priver d’éléments de base, comme chauffer suffisamment son logement ou s’acheter des vêtements. C'est la
pauvreté structurelle installée, avec des inégalités qui explosent.
Aucune réponse n'est apportée.
Il y eut un discours d'E Macron consacré à la pauvreté. Des carabistouilles. Les offres politiques sont inexistantes mis à part les
traditionnelles hausses d'impôts pour les riches ou les incantations sur le travail qui doit payer.
Depuis le "big-bang" de 2017 on a un univers politique explosé qui ne cesse pas de se dégrader. C'est une fuite en
avant dans la démagogie ou les bavardages. A droite ou à gauche, le voisin idéologique devient adversaire principal, ou alors il devient celui après lequel on court.
A droite, il s'agit de dire comme le front National, quand le propos n'est pas de le déborder par des propositions encore
plus extrêmes. Sur l'immigration ou la sécurité c'est la surenchère qui est de mise. Le populisme est à l'oeuvre.
Le populisme a gagné la NUPES.
C'est le règne de l'outrance et de la démagogie. Plus le temps passe, plus la NUPES démontre sa nocivité. Cet attelage qui n'a aucun
sens, est devenu bien davantage repoussoir pour beaucoup de Français que le Front National.
La stratégie de la tension, réservée autrefois à l'extrême droite est devenue celle de la France insoumise. Même F Roussel y va se son
dérapage inutile à la dernière fête de l'huma en évoquant la possibilité d'occuper des préfectures. Cette "goche" là, factieuse, se croit toujours dans le romantisme de la prise du Palais d'hiver. On
avait connu ça, au moment des gilets jaunes.
Mélenchon est le problème, quand il déclare "Macron et Borne ont le même visage bestial" que ceux qui ont
fomenté l'assassinat de S Allende, ou quand une députée associe F Roussel au collaborateur antisémite Doriot.
Et le PS.
Il se cherche sans se trouver. Sa direction a le souci de se faire réélire et donc de répondre à la nouvelle orthodoxie mélenchonienne.
Les désaccords sur tout, de l'Europe à la laïcité, en passant par l'Ukraine, sont criants, mais il convient toujours de ne pas trop déplaire au nouveau gourou.
A cet égard, le communiqué du bureau national à propos de la manif de ce jour sur les violences policières est significatif.
2 pages pour dire que le PS n'y participera pas. Et que de contorsions, avec des phrases comme "des violences policières exercées par certains membres des forces de l’ordre" ou
comme " les convergences, comme les divergences avec le texte de l’appel à manifester..".
Bref, le PS est en train de chercher sa voie
autonome. Un pas est franchi dans sa décision de délaisser la NUPES, pour une liste autonome aux Européennes.
Elle devra être ouverte à toutes les sensibilités et en particulier à ceux, comme aux adhérents de la convention, qui ont quitté le PS
en désaccord avec la fondation de la NUPES. Elle devra rassembler les socialistes démocratiques.
Existe-il une gauche de Gouvernement?
On voit bien que se dessinent aujourd'hui 2 stratégies irréconciliables.
- D'une part la France insoumise fait feu de tout bois. Le choix de la tension partout et en permanence est conforté. Il lui faut
battre les autres listes de gauche aux Européennes, pour préparer 2027. Pour cela il ne doit manquer aucune voix des radicalités, quelles que soient leurs origines. On aura des thématiques critiquant
la mollesse ou pire les trahisons à venir du réformisme. On aura des surenchères dans la radicalité.
- D'autre part une majorité du PS, des écologistes et du PC, qui tenteront de proposer le possible, en évitant outrances et gadgets.
Cette gauche là ne défendra pas ce qu'elle ne pourrait proposer si elle était au gouvernement. Il n'y a pas de désaccords insurmontables. Dans le paysage politique actuel tellement
éclaté, il n'y a pas de gauche de gouvernement structurée.
Le livre de J Fourquet indiquait sur sa couverture "Où allons nous?". Nous connaissons la réponse si rien
n'est proposé. L'urgence c'est le chantier d'une gauche démocratique rassemblée.
Jean
Claude Hiquet 23-09-2023