Jean Claude Hiquet | D'ici à demain
Jean Claude Hiquet | D'ici à demain

La Commune de Paris Panthéon de la gauche suite 1

Chronologie. Après la Commune
 

Hugo a dénoncé l’« état de fureur » dans lequel s’exerça l’entreprise de répression « légale » après les événements de la Commune.

Il y eut des détentions dans des forteresses en métropole.

Ce furent de nombreuses condammnations à mort et des déportations en particulier à l’île Nou, dans la baie de Nouméa. Et, en ce lieu, « le plus sombre cercle de l’enfer » (Louise Michel), les « politiques », mêlés aux droits communs et confrontés à la haine des surveillants militaires, endurèrent tortures morales et physiques.
Il fallut attendre le 22 juillet 1879 pour que tous les transportés pour participation à la Commune fussent séparés de « l’écume des scélérats » et transférés à la presqu’île Ducos, avant que, sur décision du président de la République, en date du 27 novembre 1879, leur peine des travaux forcés soit commuée en celle de  déportation simple.

Après la commune les survivants ne parviennent pas à s'organiser.

 

+ 14 Mars 1872. Dissolution générale des gardes nationales. Loi interdisant l'affiliation à l'Internationale.
+ Février / mars 1876. Les élections donnent une forte majorité aux républcains à l'Assemblée Nationale.
+  3 mars 1879 et 11 juillet 1880. Adoption d'une loi d'amnistie partielle pour les communards puis générale en 1880. Libération de 541 hommes et 9 femmes.

+ 5 avril 1884. Loi sur l'organisation municipale qui donne un statut particulier à Paris. Exéciutif attribué au préfet de la Seine. Pas de Maire pour Paris.

+  31 décembre 1975. Instauration de la fonction de Maire de Paris élu par le conseil municipal.
                                                                                 Jean Claude Hiquet 9 avril 2021 

Que veut la Commune de Paris. Quel programme? La reconnaissance et la consolidation de la République

 

Une forme d'autonomie communale étendue à toutes les communes de France qui n'aura de limites que celles des prérogatives des autres localités
Cette autonomie impliquait des droits et des fonctionnements:

- Le vote du budget communal et administration des biens de la collectivité

- Organisation de la police intérieure et de l'enseignement
- Choix par l'élection ou le concours des fonctionnaires ou magistrats avec une garantie absolue de la liberté de conscience

- Intervention des citoyens dans les affaires communales
- Organisation de la défense urbaine et de la garde nationale.

Paris voulait une administration centrale délégation des communes fédérées. Il s'agissait de mettre en chantier une unité politique du pays, association volontaire et organisée de toutes les énergies individuelles et locales.

Il s'agit bien d'une révolution communale commencée au 18  mars 1871 dans le cadre d'une République sociale


Le manifeste du comité des 20 arrondissements ( Voir document ci contre)
Ce manifeste précise le programme de la commune de Paris. Il indique que" La commune est la base de tout Etat politique, comme la famille est l'embryon de la société"

Quelques points

+  La liberté d'expression de chacun et la liberté d'association.

+  Le suffrage universel. Le principe électoral comme fondement de la souveraineté. On vote beaucoup durant la commune. Les représentants élus ont un mandat précis et peuvent donc être révoqués

+ Pour Paris le mandat peut être décliné ainsi;

- Autonomie de la garde nationale souveraine à Paris
- Suppression de l'armée permanente et de la préfecture de police
- Séparation de l'Eglise et de l'Etat
- Enseignement laïque. Enseignement professionnel.
- Organisation d'un système d'assurances communales contre tous les risques sociaux.

- En finir "avec le salariat et l'horrible paupérisme"

Bien plus tard la 3ème République reprendra certains éléments avec un fonctionnement jacobin ultra centralisé non démenti encore aujourd'hui.
                                                                                                 Jean Claude Hiquet 11-04-2021

   Victor Hugo et la "commune"
 

Victor Hugo en 1871 est un homme engagé, précurseur et expérimenté sur le plan politique. Il a vécu et écrit sur les journées de 1848, dramatiques mais porteuses d'espoir, qui se sont terminées par une défaite politique avec la prise du pouvoir de Napoléon 3.

Le 26 février 1871, Victor Hugo refuse de voter le traité de paix présenté par Thiers. Victor Hugo proteste quand l'Assemblée, qui craignait Paris, décide de s'installer à Versailles.
Il refusera le sacrifice de l'Alsace Lorraine pour applaudir à la résistance de Paris. Il croit même en une revanche: " Oh! une heure sonnera - nous la sentons venir - cette revanche prodigieuse...". dira-t-il. 
Pour lui la défaite est celle de l'Empire pas de la République Il avait indiqué: "Cette guerre, est-ce qu'elle vient de nous ? C'est l'Empire qui l'a voulue, c'est l'Empire qui l'a faite. Il est mort... Nous n'avons rien de commun avec ce cadavre"

Il siégera à Bordeaux quand l'Assemblée s'y retirera. Il sera parmi les 107 qui refuseront de se soumettre, en refusant d'adopter le traité préliminaire avec l'Allemagne. Pour lui la seule porte de sortie, c'est la perspective européenne. « Soyons la même République, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! » dira-t-il dans un discours prémonitoire.
Empêché de parler, pris à partie à l'assemblée nationale lorsqu'il a défendu l'élection de Garibaldi, il démissionnera.

Le 18 mars 1871, il rentre à Paris à la suite de la mort de son fils Charles, au moment où la Commune prend le pouvoir, mais quitte la ville rapidement pour Bruxelles. 
Il dénonce l'affrontement sanglant qui se prépare à Paris. Il ne peut approuver l'insurrection, qui lui rappelle celle de juin 1848, fatale à la République, mais il est à peu près le seul à comprendre la colère populaire.
Après la chute de la Commune, Hugo fait savoir que sa porte est ouverte aux exilés. Il écrit en hommage aux vaincus ("Viro Major" dédié à Louise Michel qu'il admire, ...).
Sa position n'avait pas été  comprise et dans la nuit du 27 au 28 mai, sa maison est lapidée.
Il publiera en 1872 "l'année terrible. Le recueil écrit au Luxembourg en 1871, où il avait trouvé refuge un tempsva dénoncer la guerre civile et faire allusion à la "Commune". 

Prologue
J’entreprends de conter l’année épouvantable,
Et voilà que j’hésite, accoudé sur ma table.
Faut-il aller plus loin ? dois-je continuer ?
France ! ô deuil ! voir un astre aux cieux diminuer !
Je sens l’ascension lugubre de la honte.
Morne angoisse ! un fléau descend, un autre monte.
N’importe. Poursuivons. L’histoire en a besoin.
Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. 

L’année terrible 
Victor Hugo

En fait, ici c'est l'enfance dans la guerre qui est dénoncée.
"Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes,
- Es-tu de ceux-là, toi? - L'enfant dit : Nous en sommes.
- c'est bon, dit l'officier, on va te fusiller.
Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller,
Et tout ses compagnons tomber sous la muraille.
Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille
Rapporter cette montre à ma mère chez nous?
- Tu veux t'enfuir, - Je vais revenir - Ces voyous
Ont peur! Où loges-tu? - Là, près de la fontaine
Et je vais revenir, monsieur le capitaine.
- Va-t'en drôle! - L'enfant s'en va. - Piège grossier!
Et les soldats riaient avec leur officier,
Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle;
Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle,
Brusquement reparu, fier comme Viala,
Vint s'adosser au mur et leur dit : Me voilà.
La mort stupide eut honte, et l'officier fit grâce"

Ici c'est la stupidité d'une guerre opposant 2 peuples si proches
Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.
Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
Et nous sommes sortis du même flanc profond !
La Germanie avec la Gaule se confond
Dans cette antique Europe où s’ébauche l’histoire.
Croître ensemble, ce fut longtemps notre victoire ;
Les deux peuples s’aidaient, couple heureux, triomphant,
.....
Tandis que vous foulez aux pieds toutes les lois,
Plus souillés que grandis par des victoires traîtres,
Vous verrez vos aïeux saluer nos ancêtres.

Le 1er octobre 1871 il avait regagné Paris. En 1876, nouvellement élu sénateur de la Seine, il voit que la Chambre des Députés, majoritairement républicaine depuis son renouvellement le 8 mars, venait de rejeter cinq propositions d’amnistie pour les "communards". Il la demanda néanmoins « pleine et entière, sans conditions, sans restrictions ». Ce n'est qu'en 1882 que l'amnistie fut effective.
                                                                                 
 Jean Claude Hiquet  16-04-2021

Clémenceau sa personnalité et la Commune

 

Cet homme politique aura une longue carrière qui a fait couler beaucoup d'encre, y compris tout récemment avec le livre de N St Cricq: "Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir". Il est connu pour son rôle durant la guerre de 14 et les négociations de paix de 1919. 

C'est un radical, ce parti qui à joué un rôle majeur durant toute la 3ème République.

Il est connu aussi en Languedoc comme ce ministre de l'intérieur qui a fait donner l'armée contre les manifestants viticulteurs à Narbonne et Montpellier en 1907 ce qui provoqua 7 victimes.
Pourtant sa clairvoyance sur nombre de sujets fut remarquable.

Il a 30 ans en 1871, et en ce début d'année, il est populaire à Montmartre, il en est le Maire.
(18ème arrondissement). Il est aussi député, Républicain minoritaire. Il fait partie des 107 qui ont refusé la paix, lors du vote à Bordeaux le 1er mars. Il a aussi refusé de rejoindre Versailles avec l'assemblée nationale. 
A Montmartre au matin du 18 Mars il est informé de l'arrivée de quelques 4000 soldats venus rechercher plus de 200 canons entreposés.Il souhaitait que les troupes récupèrent leurs canons. Les manifestants s'y sont opposés et les soldats ont pactisé avec eux.

Après la fraternisation entre les soldats et le comité central de la commune, il a tout fait pour éviter à 2 généraux d'être passés par les armes.(Voir chronologie). Peine perdue. Le compromis qu'il a toujours recherché sera un échec et l' engrenage engagé le 18 mars ne sera plus interrompu jusqu'à la semaine sanglante le 21 mai.

 

Aux élections municipales du 26 mars il sera battu, Il démissionnera de l'assemblée nationale. Il restera convaincu d'une nécessaire médiation pour laquelle il se battra sans relâche. 

Pour cela il va fonder la "ligue républicaine des droits de Paris" avec d'anciens élus. Il ira même en Province pour que soit soutenu le "Paris" de la commune en vue d'un dialogue avec "Versailles".

Lors de la semaine sanglante il ne pourra rentrer dans Paris et devra se cacher en Vendée. 

Par la suite il s'est toujours battu pour l'amnistie sans conditions des "Communards". Il convient de remarquer sa proximité avec Louise Michel, institutrice des pauvres à Montmartre

 

Clémenceau a toujours regretté ses "ratages" de sa journée du 18 mars. Il est devenu par la suite responsable des Républicains radicaux

Il va militer activement pour les grandes lois de la 3ème République:  La laïcité et déjà la séparation de l'Eglise et de l'Etat; la liberté d'expression et le droit d'associations; la liberté de la presse. De nombreuses propositions le placeront à gauche et en avance sur son temps. On peut citer: le non cumul des mandats; l'élection des magistrats; l'impôt sur le revenu; la limitation de la durée du travail; la retraite et l'interdiction du travail pour les moins de 14ans ... 
Il convient d'ajouter 2 sujets emblématiques de l'action de Clémenceau qui font de lui un défenseur de l'universalisme Républicain:

-  Ses prises de position contre la colonisation s'opposant ainsi à une partie de la gauche, dont Jules Ferry ardent défenseur de l'expansion coloniale.

-   Son combat contre l'antisémitisme dans l'affaire Dreyfus s'opposant la aussi à une partie de la gauche. Alors directeur de l'Aurore il publia le "J'accuse" de Zola.
Sa popularité était immense chez les soldas de retour de la guerre. 
Son rôle en 1919, redessinant avec les vainqueurs une nouvelle carte de l'Europe ne fut pas des plus heureux.
                                                                                         Jean Claude Hiquet 26 avril 2021

 

On peut consulter les documents publiés par le Musée Clémenceau. Ils portent aussi sur la Commune de Paris. ICI

   Secours Populaire

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Ces mots de Voltaire sont éclairants. Il livre une définition du fanatisme
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