A gauche on s'oppose et on propose? Non. On s'oppose systématiquement... peu crédible
La gauche est en miettes. Et c'est peu dire. On se croirait au début de la 5ème République. Certains entraient au gouvernement. Certains
y sont aujourd'hui et ont même formé leur groupe. Les clubs se multipliaient, comme les initiatives aujourd'hui.
Les partis traditionnels implosaient sauf le PC. Aujourd'hui même big bang pour les partis traditionnels sauf la "France Insoumise" mais qui est passée de 19% aux présidentielles à 6% aux
européennes. Elle a subi en 2 ans ce que le PC à perdu en 20 ans.
Il n'y a plus aujourd'hui de repères crédibles à gauche.
Même le mouvement social depuis 2017 a perdu beaucoup. Il a pris un sacré coup sur la tête quand Mélenchon s'en est occupé annonçant par
avance 1 millions de personnes sur les champs Elysées. La période des gilets jaunes fut aussi la démonstration par la preuve que la contestation syndicale était inopérante et peu
mobilisatrice collectivement.
Aujourd'hui les initiatives se multiplient et les personnalités, croyant à leur avenir tentent une improbable percée. La sortie de
crise du Corona imposera une nouvelle donne.
La crise à venir sera telle que le revendicatif tel qu'on la connu n'aura aucune espèce de crédibilité. Il faudra alors tourner la
page et devenir force de proposition alternative aux pions que commence à disposer le MEDEF. L'unité syndicale devrait se réaliser avec des propositions simples et des campagnes d'opinion sur les
sujets qui viennent d'émerger et autour duquel il devrait y avoir consensus:
- Une fonction publique reconnue et renforcée dans son efficacité. A l'heure du numérique la bureaucratie qui gangrène son fonctionnement devra être contestée que ce soit dans la santé ou dans
l'éducation.
- Des salaires revisités à la lumière de la crise récente. Il faudra revoir la hiérarchie des métiers en fonction de leur utilité
sociale, thématique mise en avant par le président Macron lors de son intervention en mai.
- Un monde du travail bouleversé par la crise récente devra se ré inventer. On a découvert les possibilités offertes par le télétravail
c'est bien l'occasion de passer à des conditions de travail très différentes mais surtout pas uniformes.
Sur le plan politique le risque est grand de voir tout continuer comme si de rien n'était. S'opposer à tout, tous les jours,
quand un président ne sait pas où il va a pour effet de se contredire en permanence. Chacun sait que pour les Municipales les formations politiques étaient pour leur organisation. Macron l'a acceptée
et les oppositions sont devenues contre, vite après leur tenue. L'opportunisme, la surenchère ne devraient pas avoir leur place à gauche dans cette période. C'est pourtant ce que l'on
observe.
Pourtant ce serait le moment de prendre Macron au mot à partir de ses propos sur les jours heureux. La gauche, si elle n'était pas
prisonnière de sa propre histoire, se grandirait en avançant quelques pistes:
- La mise en cause de la bureaucratie française devrait être à son ordre du jour. Mais beaucoup trop de ses composantes sous
prétexte de conserver des acquis, n'avancent pas sur ces sujets et font en fait du conservatisme.
- La fin du Jacobinisme. Bruno Dive indique: " nous sommes en France, patrie
de l'égalitarisme mortifère et de la bureaucratie bornée...". L'état centralisateur à démontré son impuissance. En réalité c'est au local que nombre de décisions sont prises. Les Maires
sont adulés et de fait, vont décider dans nombre de situations. On découvre l'importance des bassins de vie qui méritent un fonctionnement démocratique à inventer
.
- La revendication d'un revenu minimum garanti. Il va être proposé en Espagne. Quel
que soit son nom la gauche se grandirait à porter ces mesures d'une urgence absolue, dans le contexte violent de la crise qui approche.
En fait, ce qui est à craindre et qui pointe déjà à gauche, ce sont des idées traditionnelles
un brin hors sol, dans la situation actuelle.
Et come le dit L Joffrin:" Chacun, voit le virus à sa porte et trouve dans la crise la preuve de sa prescience. Les
nationalistes réclament plus de nation, les socialistes plus de social, les écologistes plus d’écologie, les centristes chantent le juste milieu et les extrêmes la radicalité. On dit que tout doit
changer, mais on répète la même chose. «Rien ne sera plus comme avant», clame-t-on. Sauf les discours."
Pourtant, il est urgent de ne pas laisser la réinvention de l'avenir à E Macron quitte à pratiquer une
opposition responsable.
Jean
Claude Hiquet 30 Mai 2020