Un mouvement social ... introuvable
Nul ne peut affirmer ce que deviendra la grève perlée des cheminots. Ce qui est certain en revanche, c'est que se jouent en ce mois d'avril les perspectives d'un mouvement social mis en échec en 2017.
Philippe Martinez joue gros, lui qui avait vu dans la journée du 22 Mars 2018 une répétition générale. Sud-Ouest du 29 le cite: "En 68 c'est parti comme cela". Ce n'est pas exact et l'histoire n'est jamais du copié-collé.(Voir article Mai 68 irrécupérable).
Suggérer une comparaison entre la manif des fonctionnaires et la contestation de la hiérarchie universitaire à Nanterre est démagogique. S'il y a un mai 2018 ce sera, peut-être, un mai de la sécurité tout au long de la vie, avec un plus de démocratie participative. C'est en tout cas une préoccupation qui vient du tréfonds de la société.
Depuis 2017, et la tentative de Mélenchon de mainmise sur le mouvement social, la mobilisation ne prend pas. En effet, l 'idée d'un front uni Syndicats/Partis suggérée par JLM jetait par dessus bord la tradition syndicale française. C'est en fait un retour en pire aux anciennes idées qui établissaient de fait, une "courroie de transmission" entre CGT et PC. Installer ce type de confusion a affaibli le mouvement en 2017. JLM semble par ses silences l'avoir compris aujourd'hui. Pourvu que ça dure!
Par contre, on ne parvient pas réellement à l'unité syndicale, fondée sur des mots d'ordre simples et mobilisateurs. La surenchère est toujours de mise dans le cercle fermé des réunions intersyndicales et il ne faut pas se faire doubler par Mélenchon. Faire radical serait porteur et démontrerait une vraie garantie de défense réelle des salariés. Il y a des élections professionnelles cet automne et l'image donnée compte. Donc on présente des listes revendicatives à n'en plus finir mélangeant cheminots, fonctionnaires, étudiants... afin de rassembler le plus possible. En réalité c'est le contraire qui risque de se produire.
Il serait indispensable de proposer des manifs et une mobilisation sur 2 ou 3 objectifs à négocier et ainsi permettre à un rapport de force de se muscler. Dans cette configuration c'est le mouvement social rassemblé qui serait en mesure de proposer un ordre du jour pour des négociations. On est à des années lumières de tout celaquand le secrétaire général de la CGT annonce des manifs non décidées en commun sur des contenus non partagés. L'unité syndicale est-elle vraiment souhaitée? On est loin du compte et la "Bataille du rail" ce rempart ultime à défendre bec et ongle, ne peut constituer seul, le socle, induisant unité, mobilisation et perspectives globale. En ce début avril on a un mouvement social qui ne se cherche même pas, et qui reste introuvable.
Aujourd'hui la CGT semble tout miser sur un bras de fer dans le conflit SNCF et ne cherche pas une unité d'action sur des mots d'ordre unificateurs.
Un statut pour tous ai-je même entendu. Ceci veut dire, défendre les acquis de chaque corporation. Ces démarches n'ont aucun débouché unitaire.
Par contre , des intersyndicales élargies au monde associatif concerné, pourraient proposer des mesures contre la précarisation généralisée à laquelle nous assistons.
Alors pourrait s'enclencher un mouvement inédit. Inédit? le seul point commun avec 68.
Jean Claude Hiquet 04/04/2018
Hamon atteint de "Macronite"
Hamon quitte donc le PS, atteint lui aussi de macronite.C'est une affection très ancienne, mais qui a développé très récemment une forme particulièrement tenace qui transforme les neurones et logiciels de celles ou ceux qui en sont atteints. Ils commencent par entrer dans une phase d'euphorie incontrôlable.
Notre jeune président qui en est atteint, à donné son nom a cette forme renouvelée. Elle est aussi dénommée forme jupitérienne. Elle consiste, en politique, à croire tellement à son propre destin que, après avoir renié ses appartenances on peut conquérir le pouvoir.
Selon les statisticiens cela ne réussit que 1 fois sur 1000, et encore n'ont pas été étudiés les effets pervers tels que se prendre pour un demi-dieu. On n'en est pas là.
Le cas de Bonaparte a souvent été observé. Fort heureusement il a été conclu que cette situation était impossible à reproduire.
Beaucoup en sont atteints, des plus hauts dirigeants aux plus insignifiants aspirants roitelets. Il y a Mélenchon et si l'on prend la dernière présidentielle on pense aussi à Lassalle. A Bayonne M Bergé s'est récemment signalé comme agent porteur. Le cas de Valls est diffèrent si le but est le même. Il y a chez lui l'euphorie en moins et le goût pour une autre famille en plus. Il n'est pas chef mais simplement apparenté. A droite les "destins" se préparent. Certains disent même que Sarkosy, miracle, retrouverait une nouvelle jeunesse.
La Macronite a ceci d'extraordinaire, que ceux qui en sont atteints étaient les premiers à la repérer, à critiquer cet espèce de culte de la personnalité qui est produit et à affirmer qu'ils ne seront pas concernés. Et puis patatras les voila à leur tour pris dans ce tourbillon qui fait tellement aimer le pouvoir qu'ils en deviennent les victimes.
Que n'a-t-on entendu souvent, utiliser la formule " Tous pour un, Un pour tous"! C'est un symptôme d'une macronite en devenir qui a gangréné toute la société.
Comment remédier à ce goût maladif du pouvoir personnel? Comme la maladie est ancienne Montesquieu l'avait déjà repérée «Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.» disait il en ajoutant, «Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites.» (L'esprit des lois Montesquieu 1748). Seuls donc, des anticorps organisés et puissants, des "limites", contiendront ces gouts personnalisés du pouvoir.
Jean Claude Hiquet 02-07-2017
Refondation du PS
Les adhérents et les sympathisants étaient sollicités pour faire des propositions en vue de la réflexion collective.Voila ci dessous le texte que j'ai envoyé il y a quelques jours. JCH. 10-09-17.
Impératif de commencer par audits financier et politique du parti. Rien ne sera crédible sans cette première phase.
Créer un parti d'avenir, passe par des ruptures par rapport au passé sur 7 points:
+ Faire dans le « Mieux d’Etat ». En finir avec l’Etat jacobin et permettre une vraie décentralisation qui ira jusqu’à la démocratie organisée dans des territoires, bassins de vie. Ceci passe par une transformation progressive des départements qui ne correspondent pas aux bassins de vie.
+ Organiser le parti en fonction de la vie réelle et non de la vie administrative datant de 1790. Les fédérations devront donc correspondre aux bassins de vie. Remplacer le fonctionnement du parti marqué par le centralisme démocratique par la mise en œuvre du principe de subsidiarité.
+ Introduire partout le couple Liberté/Responsabilité. Cela vaut pour l’Education nationale avec liberté pédagogique dans un cadre donné comme cela vaut dans l’entreprise. Favoriser une société du contrat. Se réapproprier la thématique de la liberté.
+ Combattre les précarités et réaffirmer une volonté de justice qui deviendra vraiment un paramètre universel. Chaque mesure n'est prise que si elle permet un plus de justice et un plus de liberté.
+ Retour à la case citoyen par une refondation de la démocratie à tous les niveaux. Donc, mise en place progressive de conseils citoyens. C’est la seule façon de mettre un terme à l’emprise idéologique de la droite.
+ Ne pas en rabattre sur la laïcité et sur l’égalité Hommes /Femmes. Créer les conditions permettant à notre société de donner du sens au mot « Fraternité ».
+ Faire de l'Europe notre horizon, notre " Nouvelle frontière". Donner tout son sens à la formule de Victor Hugo terminant un propos « En un mot, les États-Unis d’Europe. C’est là le but, c’est là le port. » (29 août 1876).
Voila des éléments non exhaustifs d’un chemin car, comme disait Jaurès " C'est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source". JCH
Le PS dans son conseil national a donc décidé de ne pas voter la confiance au gouvernement Macron 2. C'est un choix qui dénote d'abord un fonctionnement daté selon lequel le parti contrôle les votes des élus. Ce genre de coup de menton, pour le moins utopique est vraiment rétro. Passons.
Ce choix n'est pas partagé, comme toutes les décisions depuis les frondeurs. Chacun a pu le constater et cela a rendu le PS transparent. Les électeurs-citoyens ont confirmé.
Le PS est passé d'un parti "Attrape tout" a un parti "Attrape rien".
La conséquence devrait être l'humilité. Elle est trop souvent le sectarisme comme à Lille où la chasse aux soutiens de Macron est ouverte. (Délégation d'un Adjoint retirée)
Bref, après le rejet des récents scrutins, on continue comme avant, comme si de rien n'était. Englué dans des postures, le PS ne peut voir les potentialités de la démarche Macron et des nouvelles libertés qu'elle recèle. Il préfère la position de l'entre soit qui conduira à régler des comptes, donc à s'isoler davantage. C'est suicidaire.
Beaucoup de socialistes ainsi que leurs électeurs souhaitent une gauche de gouvernement utile au pays. Certains l'ont bien compris comme David Habib du 64 ou Gisèle Biémouret députée du Gers. Il en est de même de l'ancien ministre Guillaume Garot, réélu dans la Mayenne avec plus de 61% des suffrages qui indique après le choix du Conseil national:" Ce n'est pas ma position" (France info). Il ajoute " Il se trouve que j'ai pris des engagements devant les Mayençais, qu'ils m'ont fait confiance. Je suis dans un soutien exigeant à Emmanuel Macron".
Voila des démarches responsables, d'un PS ayant vocation à redevenir un parti de gouvernement. On en est loin pour l'instant et pendant ce temps la dynamique négative se poursuivra.
Jean Claude Hiquet 26-06-2017
Saison 2 du "Baron noir"...Pour le PS un électrochoc sinon rien.
Le "Baron noir" fiction diffusée par Canal +, bien avant les présidentielles, avait pour thème les turbulences du PS. Il était montré, l'exercice du pouvoir par les socialistes, ses difficultés, les manœuvres diverses et variées, les luttes de personnes et les ambitions démesurées, les opérations de déstabilisations du concurrent potentiel, bref, tout ce qui concerne la cuisine politicienne. Voir ci dessous
PS. Devenir un pourvoyeur d'idées
indispensables à la gauche
Voila revenu le temps d'avant congrès au PS.
Le cycle "Epinay" de 1971, s'est fracassé dans le big bang de 2017. Rocard avait imaginé dès 1993* une alternative au PS et à la gauche. Nous y sommes, probablement, dans ce qu'il faudrait réaliser aujourd'hui. Voir ci dessous