Jean Claude Hiquet | D'ici à demain
Jean Claude Hiquet | D'ici à demain

La gauche de la NUPES

Les 2 maladies infantiles de la gauche, "Radicalité" et "Contextualisation des problèmes", ont la même conséquence: la montée du FN.
 

Il peut paraître un brin incongru, aujourd'hui de citer Lénine. Pourtant, il eut des accès de lucidité à partir de 1920, quand il critiqua la radicalité des partis communistes refusant le parlementarisme. 

Ainsi dans "le gauchisme maladie infantile du communisme" il critiqua la soi disant "pureté révolutionnaire" de ces partis qui, plus tard, allaient imaginer la stratégie "classe contre classe" et rejeter à droite tout ceux qui n'étaient pas de leur bord.

Aujourd'hui on peut parler de "maladie infantile de la gauche", avec ce nouveau "gauchisme", sa radicalité, et sa manière de contextualiser tous les sujets, ce qui revient à se mettre dans la situation de ne pas les traiter. 

 

Première "maladie" d'une partie de la gauche, la radicalité.

La radicalité des attitudes, des propositions place la barre tellement haut que tout compromis devient impossible. A cet égard la formule "Faire payer les riches" est significative. Il s‘agit de communication passe partout. Il vaut mieux avancer des dispositifs (taxes péréquations ou mesures d'équité) et distinguer dans les profits, tous ne sont pas nocifs. Il convient d'éviter de faire croire qu'il n'y aurait que des solutions dans le "tout État", dont on sait, qu'il s'agit en fait de défendre une bureaucratie. Cette perspective a été définitivement abandonnée un jour de décembre 1991. (Disparition de l'URSS)

Les grèves préventives sont en fait démobilisatrices alors qu'elles recherchent le contraire. Aujourd'hui la CGT laisse "pourrir" la mobilisation des raffineries et fait même de la surenchère en appelant à de nouvelles journées d'actions. On est souvent radical pour contrer des amis de la même mouvance. Désespérant pour des salariés.

Il y a de quoi se détacher de la gauche quand on voit aussi la NUPES doubler les syndicats par une manif calamiteuse que l'on dit réussie. Cette situation profite au FN dont la stratégie consiste à sourire et à poursuivre sa banalisation avec la droite extrême de Zémours, servant d'alibi repoussoir.

Ainsi la radicalité devient la boussole, depuis peu de la CGT ainsi que de la FI. On reste alors dans le discours virulent, dans le long terme, à l'opposé du compromis et de la négociation. Ceci dit, évitons de généraliser à tous les syndicats de toutes les organisations.

 

Deuxième "maladie" infantile de la gauche: la contextualisation des sujets.

On pratique la politique du "tout ou rien". Au motif que beaucoup de questions interpellent le système on va tout de suite à la contestation de la société. Comme c'est impossible à court terme, tout progrès minime se voit contesté. On ne peut changer de contexte du jour au lendemain ou parier sur "un grand soir". On en arrive rapidement à une impasse.

 Ainsi, on fait le procès de la légitimité de Macron au moindre prétexte. Et ainsi de suite, on en arrive à la 6ème République, c'est bien évidemment sans solution immédiate. C'est donc une voie sans issues et à l'extrême droite on applaudit des 2 mains. 

Par ailleurs, à l'assemblée nationale  "la fin justifie les moyens". On fait dans l'invective, le bruit et le procédurier. Le résultat est le même. Toutes les ligues ou factions d'extrême droite ont toujours eu beau jeu de critiquer le parlementarisme et d'en appeler à des solutions autoritaires.

JL Mélenchon, comme il l'avait tenté en 2017, souhaite unifier syndicats et partis de gauche, tout étant politique. C'est la négation de l'indispensable action revendicative syndicale autonome est contraire à toute l'histoire du mouvement ouvrier. C'est le chemin le plus court pour le mener à l'impuissance. 

 

La gauche a trop souvent contextualisé tous les sujets en particulier à propos de la sécurité. On a déresponsabilisé les fauteurs de troubles en accusant leur contexte. On a ainsi offert un boulevard au FN.

On se souvient de L Jospin en 2002, affirmant qu'il pensait que la baisse du chômage entraînait mécaniquement celle de l'insécurité, comme si un meilleurs contexte impliquait moins d'incivilités. Quelle erreur et quelle naïveté! 

Dans les banlieues, les "quartiers" dit-on, on poursuit par des solutions collectives alors que les vraies solutions se trouvent dans chaque famille et chaque personne. Jamais on a mis l'accent dans des actions autour de la "parentalité" et de l'accompagnement individualisé. 

La contextualisation des sujets va jusqu'à convoquer l'histoire à la moindre grève. Selon JL Mélenchon on assiste aujourd'hui à un "mai 68 perlé". C'est à ne rien comprendre de la période “mai juin 68" d'une part, et d'autre part, inscrire de toute force, les revendications dans le "Roman" de la gauche, produit l'effet inverse de celui qui est recherché.

L'effet inverse c'est l'inexorable montée du FN. 

5 ans pour se ressaisir à gauche. Le temps presse, pour abandonner des postures idéologiques et retrouver une gauche responsable, donc refondée.

                                                                                                Jean Claude Hiquet 25-10-2022

Les résultats des 10 et 24 avril ne rendent pas compte du paysage politique réel, à gauche.

Macron a donc emporté la présidentielle et ce fut un soulagement.
On aurait donc une France divisée en 3 blocs : Un bloc ultra centriste avec E Macron, un pôle radical à gauche avec JL Mélenchon  et un pôle d’extrême droite. Chacun de ces trois pôles a obtenu plus de 21% des suffrages exprimés.

Voilà la situation fournie par les résultats bruts. 

En 2002 les 3 premiers Chirac Le Pen et Jospin avaient entre 16 et 19%, les autres ont eu un nombre substantiel de voix.
Aujourd'hui les 3 premiers ont entre 22 et 27%, les autres à moins de 7. C'est donc que le vote utile a joué à plein, beaucoup plus qu'en 2002 si bien que l'on peut affirmer sans crainte d'être démenti, que les résultats du premier tour ne sont en rien représentatifs du paysage politique réel.

Force est de constater que les appels au « vote utile » à gauche, qui ont conduit certains à voter Macron, d'autres Mélenchon, déforment l’image réelle du pays. Ce vote du premier tour a eu pour effet de rendre invisible, le pôle social démocrate, très important de la société française. La gauche de gouvernement, composée de citoyens et citoyennes attachés à la lutte contre les inégalités, aux politiques de redistribution, et au dialogue social a disparu en tant que telle. Elle n'avait pas de candidature crédible. On la trouve donc éparpillée, et aussi attirée par le vote utile Mélenchon.

Les résultats du 10 avril ne rendent donc pas compte du paysage politique, réel.
Cette situation impose retenue et humilité à gauche. Or, c'est le contraire qui se produit: Non reconnaissance des résultats; Procès en illégitimité; "A l'abordage" et "3ème tour" pour les législatives.

Sans tenir compte du "vote utile" qui reviendra de toute façon, à son destinataire, Mélenchon revendique pour lui le résultat. Et au nom de son succès, il pose ses conditions pour les législatives. Il se trompe lourdement. 
La FI ne pèse pas 22%. Les sondages de Février ont probablement plus proches de la réalité.
Sur la forme il fait preuve d'autoritarisme en s'imposant comme patron incontestable de la gauche. Il ne veut pas entendre parler d'amender son programme et croit que les législatives sont comme les présidentielles. Quelle erreur!
Il faudrait additionner les formations de gauche en respectant leurs valeurs. Il plombe ainsi la gauche et comme l'indique son "ami" J Dray: "La gauche radicale tente, grâce aux erreurs de la gauche réformiste, de faire une OPA... Céder c'est enterrer toute perspective d'alternative majoritaire".            Jean Claude Hiquet 25-04-2022

Après "Canossa", quel accord? Le PS? "Oui à l'union. Non à JL Mélenchon" *

 

Olivier Faure sera-t-il le dernier 1er secrétaire du PS? 

+ Du PS parti de gouvernement, autonome et progressiste oui. 
+ D'un "PS" satellisé par la FI, faisant bonne figure en tant qu'obligé de JL Mélenchon, sans doute non.
 

En novembre 2021, après une année de tergiversations O Faure indiquait que "l'Union populaire" était "faite pour les Nuls". Merci pour lui. 

Aux présidentielles, il y eut un score inédit pour JL Mélenchon et la crainte, de disparaître de l'Assemblée nationale pour les autres "Gauches". Mais on oublie au passage que dans les 22% de JLM, il y avait bon nombre de "votes utiles" provenant du PC, du PS, et d'EE. 

Que s'est-il passé du 26 avril au 4 mai? Une négociation sur un programme partagé? Non pas. C'est dans la repentance que PC, PS, et EE sont allés quémander. Ils ont accepté une place en 3ème classe du train lancé par Mélenchon à 20h05 le 24-04: Destination Matignon Montez ou "Partez".

 

Pourquoi cette intégration à la NUPSE? Pour sauver des sièges c'est incontestable. Il y eut devant la Bérézina qui s'annonçait, la crainte de n'offrir aucune perspectives. Dans cette peur du vide, le seul bloc crédible, apparemment, se trouvait être celui de la FI. Et  dans la précipitation, en position défensive, les partis de gauche sont allés, offrir leurs implantations locales à JL Mélenchon qui réalise ainsi l'OPA sur la gauche dont il rêve depuis 2005. Acculés, dans les cordes, les 3 partis de la gauche de gouvernement sont allés à Canossacomme le souligne Jean Marcel Bouguereau pour le PS.

 

Ce n'était nullement une négociation, une co-constructuon. Il s'agissait de vassaux assurant fidélité à leur suzerain.  

La forme que les discussions ont prise, parle d'elle même. Un lieu unique: les locaux de FI. Jamais de discussions collectives car chaque organisation n'a qu'un seul interlocuteur: JL Mélenchon ou ses collaborateurs directs. Il y a autant de textes de compromis que d'organisations. La convergence, le fonctionnement sont donc assurés par  la FI. Cette architecture a une seule clef de voûte: JL Mélenchon. Cette personnalisation à outrance que l'on perçoit de l'affiche dévoilée dès le 24-04, ne serait qu'une question formelle! Non pas. Victor Hugo indiquait avec raison que "La forme ce n'est le fond qui remonte à la surface".


En réalité, ceci n'est pas accepté tel quel par les partis de gauche. J'ai entendu le 2 mai FRoussel répondant à LSalamé qui demandait si l'affiche en question serait la sienne pour la campagne et ce fut un "non" répété en réponse.

Il est clair que l'accord signé à gauche n'est pas programmatique mais à visée exclusivement électorale. Il n'y a que des généralités, y compris sur l'Europe dont l'évocation reste hors sol, déconnectée de la guerre en Ukraine (3 lignes sont consacrées à ce conflit à la fin de l'accord avec le PS).

Dans cet accord je partage l'avis de F Kalfon: "On fait la course à l'échalote de la radicalité. On a perdu d'avance. Aucun de nos 5 présidents de région ne soutient cet accord" 

 

Dans ces conditions difficiles, il convient malgré tout de rester au PS, qui devra se reconstruire en occupant le créneau d'une gauche de gouvernement, réformiste et progressiste. Cette reconstruction passe évidemment par l'existence d'un groupe pour chaque composante, PS,PC et EELV. 
Au moment où l'Europe est en proie à la guerre, il n'est plus l'heure de revoir les traités sauf sur un point, la règle de l'unanimité. C'est l'urgence pour l'avenir  sans chercher à régler des comptes avec le passé. 

Avançons vers une Europe politique en matière de défense et de sécurité aussi. Les accords conclus ne le permettent pas. Pourtant, ce serait  retrouver les orientations permanentes du PS, ainsi que la perspective d'une gauche, qui aura mis à la poubelle de l'histoire ce souverainisme délétère, qui encombre les ambitions et paralyse les initiatives.

 

Le compromis élaboré entre les formations de gauche ne peut être donc, une base programmatique sérieuse, avec en outre une personnalisation à la "Mélenchon" dépassée et peu crédible. 
Néanmoins, sauver des sièges et parvenir à un groupe pour les formations de gauche est une nécessité. Il sera impératif aussi, de rechercher comment connecter les citoyens avec la politique dans nos réflexions à venir. 
Ce double message est exprimé par JJulliard dans les titres de 2 éditoriaux récents dans Marianne:

+ "Le déni du réel est pour beaucoup dans la désaffection de la population à l'égard de la politique"*
+ "Oui à l'union, non à Mélenchon" *   
                                                                                                 Jean Claude Hiquet 9 mai 2022

Jacques Julliard. Mariane 28-04-2022 et 6-05.

 

Saint Jean de Marsacq

BAYONNE

Musée Basque Histoire de Bayonne

DIDAM

Mairies du Seignanx et Bassin de vie

RECLAMES

Ces mots de Voltaire sont éclairants. Il livre une définition du fanatisme
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