Le bassin de vie de Bayonne, comprend 37 communes selon l'INSEE.
Chiberta en feu. Tout le bassin de vie est touché
Stupéfaction, incrédulité quand, de Tarnos, j'ai aperçu ces colonnes de fumée noire, éclairées par
les couleurs du coucher de soleil. Le noir était strié de teintes vives, de l'oranger aux rouges. Et "Sud Ouest" a rapidement annoncé "Chiberta en feu".
Ce fut l'enfer pour les habitants et les nombreux touristes présents.
Terrible car l'inimaginable se produisait. Et c'est bien notre bassin de vie qui était touché, meurtri.
Du sud des landes, du pays "Charnégou" au Pays basque, on est allé, un jour, à Chiberta. Une forêt, oui certes, mais aussi apaisement et sérénité l'été, et à 2 pas de l'océan. Nombreux sont ceux qui ont connu les chemins qui serpentaient dans les pins avec moments au "bateau" pour les enfants et plage à côté.
Le secteur de Chiberta est populaire malgré une réputation de résidences cossues. C'est en partie vrai. Gardons nous de généraliser tant ces lieux ont été fréquentés par des générations de jeunes, de tout notre bassin de vie.
Les aménagements récents datant du mandat de J Espilondo étaient d'une qualité rare. Entre sentiers informatifs, expos fréquentes, maison de l'environnement fonctionnant avec des animations pédagogiques de qualité, le secteur d'Izadia bien que récent, avait déjà acquis une renommée dépassant de loin notre territoire.
Le Maire M Olive, a eu raison, de qualifier ce terrible incendie de tragédie pour notre patrimoine. Cette forêt urbaine est unique en son genre, installée au centre de l'agglomération BAB jouxtant la mer à l'ouest et les Landes après l'Adour au Nord.
Sa situation originale n'est pas sa seule qualité. Elle est aussi unique par sa géographie physique.
En effet ce sont des dunes comme on en trouve dans les Landes, avec un sol fragile fixé par les pins. En réalité c'est
la dernière forêt de type landais au sud de l'énorme massif que l'on connait, et à la limite nord du pays basque. La configuration du sol est la même qu'à Tarnos à la digue, de l'aitre
côté de l'Adour.
Des raccourcis de présentation et de communication attribuent à ce territoire les caractéristiques du pays basque mais outre la géographie, les mots disent
le contraire. La zone touchée par le feu se nomme "Le Pignada". C'est un terme landais, signifiant forêt de pins. La pigne est la pomme de pin, et étaient appelés "Pignés" les habitants de la "Haute
Lande".
Dans les Médias, il faut reconnaître des progrès dans la prononciation. On dit bien "Anglett" et non "Anglai" ou encore "Onglai". Les ravages du feu ont été fort justement largement couverts.
Qu’en est-il des causes de cette sale soirée, pour Chiberta, des responsabilités, et de l'avenir proche?
Aux dernières nouvelles, le départ de feu serait d'origine humaine. Mais ici on peut tout imaginer et avec plus de 40° dans la journée, la malveillance coupable n'est pas l'hypothèse la plus
probable.
Ce qui est certain c'est que toute la zone des plages d'Anglet, accueillait une population bien plus nombreuse que d'habitude. Certains avaient loué pour les fêtes à Bayonne, annulées. Boîtes interdites avec nombre d'animations. Où aller pour une population très nombreuse si ce n'est à la plage ou en forêt! Mais ce n 'est pas pour autant qu'il y a eu des imprudences; le nombre ne fait qu'exiger une vigilance accrue. L'enquête donnera des réponses.
Et pour l'avenir proche. Le Maire d'Anglet s'exprimant dans Sud Ouest semblait regretter la gestion
passée de ce patrimoine, réalisée par les habitants eux mêmes. Tout était net car les gens faisaient du soutrage (du soustre disait-on aussi dans les landes) pour les bêtes.
Les troupeaux existaient pour paître. Mr Olive dit même qu'il convient de retrouver un "mode de gestion en regardant le passé". Est-ce souhaitable et possible? Anglet est une station balnéaire très
prisée. Beaucoup est dépensé pour les plages jusqu'à les réensabler avec les sédiments retirés de l'embouchure de l'Adour. On ne peut uniquement imaginer de solutions "à l'ancienne".
Il peut y avoir des délégations au "Conservatoire du littoral "comme à Tarnos. En tout état de cause, les moyens modernes de surveillance et de gestion seront les bienvenus.
Quoiqu'il en soit, c'est la mobilisation de tous, de l'Etat jusqu'aux communes du bassin de vie, qui permettra de redonner forme à une site unique, pour ... 2050.
Jean Claude Hiquet 4 Août 2020
Selon l'INSEE, "les bassins de vie sont définis comme les plus petits territoires au sein desquels les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants". Le Seignanx a donc pour centre Bayonne.
Les bassins de vie ont été zonés en 2012. Le bassin de vie de Bayonne, comprend 37 communes selon l'INSEE. Le "Schéma de cohérence territoriale" de l'agglomération de Bayonne (SCOT) en compte 48. Il s'agit d'un " espace de convergences, où se rencontrent l’Adour, la Nive, le littoral Atlantique et la montagne basque."
Le SCOT dispose "de 2 EPCI, le Seignanx et une partie seulement de l’Agglomération Pays Basque". Tarnos compte 46% de la population du Seignanx.
Une décentralisation respectueuse de la vie réelle, devrait permettre aux bassins de vie de disposer d'une gouvernance et d'une vie démocratique. C'est impossible aujourd'hui avec 2 départements (40 et 64) et 2 Communautés de communes.
Création de Boucau regroupant 2 quartiers de Tarnos en 1857. Pourquoi? Et aujourd'hui?
Cette création, a donné lieu à une conférence le vendredi 15-09 à
Boucau. Jean
Pierre Cazaux, devant une salle comble, a présenté avec une précision d'horloger, les faits, les protagonistes, les cheminements qui ont conduit au décret
du 14 septembre 1857 instituant une nouvelle commune en lieu et place de 2 quartiers de Tarnos, Boucau et Romatet. Il a su par sa sobriété, par le raccourci qui fait mouche ou le détail qui éclaire
le sujet, raconter une histoire dont on a compris qu'elle a son actualité.
Donc en 1857, Saint Esprit, que les révolutionnaires avaient appelé un court moment "Jean Jacques Rousseau" quitta son statut de chef lieu de canton du Seignanx en devenant un quartier de Bayonne, et Boucau fut créé.
Cela est dû à la volonté des hommes probablement: Le couple impérial venant aux corridas dans les landes reçut des demandes de rattachement à Bayonne, la communauté israélite de Saint Esprit souhaitait un rattachement, et les tarnosiens habitants de Boucau et Romatet demandaient un lieu de culte près de chez eux.
Mais plus surement la pression des choses et l'évolution de nos territoires expliquent le décret de 1857.En effet, la gare est construite à St Esprit et le premier train arrive donc dans les Landes mais aussi un peu à Bayonne en 1854. Le développement économique généré par le trafic se fait autour de la gare de Boucau encore tarnosienne.
C'est dans ce contexte nouveau qu'est donc proposé un nouveau découpage départemental faisant en sorte que les Basses Pyrénées accueillent le canton de St Esprit. Les 2 préfets ne parviennent jamais à un accord, les Landes demandant d'importantes compensations au sud est du département. Pourtant toutes les communes sauf 2, Biarrotte et St Laurent, votèrent pour le projet, et le Conseil municipal de Tarnos refusant la partition de la commune, demanda son rattachement aux Basses Pyrénées.
Pourtant, dans une situation complexe la commission législative préparant le décret impérial souhaita que seule la ville de St Esprit soit rattachée au 64 et que seuls les quartiers de Boucau et Romatet soient détachés de Tarnos ce qui représentait la moitié de la population tarnosienne.(1500 habitants).
Aujourd'hui qu'en est-il? En toute logique, la fusion Boucau-Tarnos sera à l'ordre du jour. Un 1857 à l'envers donc et un retour aux sources qui apparait comme une solution d'avenir. Ces démarches sont souhaitées quasi officiellement par les pouvoirs publics. En effet le maintien des dotations de l' État est conditionné par la proposition au local d'un périmètre plus économe. En outre une diminution drastique du nombre d'élus est prévue. Telle est aujourd'hui la pression exercée sur les communes. Fusionner répond à ces objectifs.
Quand à la volonté des hommes, si elle est souvent polluée par des supposés destins basques ou landais, imageries commodes de tous les conservatismes, les élus de Tarnos ou Boucau ont encore récemment manifesté leur volonté d' ouverture et d'évolution.
Le nouveau cahier des charges imposé de fait aux communes, implique un dépassement de la configuration actuelle et sera l'occasion, si la fusion Boucau Tarnos se réalisait, d'un renouveau démocratique local.
Jean Claude Hiquet 17-09-2017